Méditation sur l’Évangile : Pâques 2022

18/04/22

Pâques 2022 : Passion et Résurrection, le salut en Jésus

« Ouverture »

Le Christ, parce qu’il est à la fois Dieu et homme, unit en sa personne le ciel et la terre, Dieu et l’humanité. Par son incarnation, il comble la distance qui sépare la créature de son créateur ; il comble le vide causé par notre péché. Dans sa passion et sa mort, il se révèle pleinement solidaire de tout homme : il accepte en effet de porter le péché qui brise le cœur de l’homme et ne se distingue plus du pécheur, il est « identifié au péché » (2Co 5,21). Il prend ainsi en lui notre péché pour le vaincre en lui, atteignant et rejoignant tout homme jusqu’au fond de sa misère, en son péché, ce point où l’homme est séparé de Dieu.

Ainsi il justifie l’homme, c’est-à-dire qu’il le rend juste, et non réclame justice. La justice de Dieu n’est donc pas d’abord une exigence de réparation, mais un acte de réparation. Dieu ne fait pas justice contre l’homme, mais il rétablit la justice en l’homme. Ce n’est pas son honneur, sa gloire blessée et lésée que Dieu vient défendre et sauver, mais le cœur de l’homme qui ne pouvait plus accéder à Dieu à cause de son péché. Dieu vient sauver l’homme. Dieu est pour l’homme, il est définitivement pour l’homme. Désormais, il n’y a plus de lieu où l’homme soit seul. En tout lieu, aussi loin soit-il, il est rejoint par le Christ.

Pourtant, mystérieusement, le Christ ne nous rejoint pas « en remplissant », mais en ouvrant : en ouvrant ses bras sur la Croix, en ouvrant son cœur transpercé. Cette ouverture du Christ, identique à l’amour, n’est pas une chose « ajoutée » par la Passion, un « en plus » de sa mission, mais la manifestation de ce qu’est le Christ depuis toujours en Dieu et depuis le premier instant de sa conception : un être totalement ouvert dans les « deux directions », vers Dieu et vers les hommes.

Cette ouverture immense créée par l’amour nous enseigne à notre tour qu’on ne se sauve pas en se protégeant, en se fermant, mais en s’ouvrant, en ouvrant son propre cœur, à Dieu et aux hommes. Mystère d’accueil et d’amour, dans lequel toute souffrance n’est qu’une conséquence de l’amour.

Nous sommes ainsi conduits à sortir de nous-mêmes, orientés à la fois vers Dieu et vers le prochain, à l’exemple de Jésus. Cette sortie – « ec-stase » – est « une extase où (l’homme) se trouve tendu en avant infiniment au-delà de lui-même et comme écartelé, attiré bien au-delà de ses apparentes possibilités de développement. » (J. Ratzinger), Seule l’action de Dieu peut ainsi nous ouvrir, nous élargir pour faire de nous une personne porteuse d’une mission, d’une communauté. Mystère de notre participation à l’œuvre du Christ, don gratuit de Dieu.

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