15 septembre 2024, 24ème dimanche du Temps ordinaire
Lien vers les lectures de la Messe
« Quel Christ ? »
Tout d’abord un petit point de vocabulaire pour commencer : Christ et Messie sont un même mot, pour signifier « celui qui est oint », c’est-à-dire celui qui a reçu l’onction, celui qui est consacré pour une mission. Le premier vient du grec, le second de l’hébreu. Ainsi, par exemple, les rois d’Israël – Saül, David et leurs successeurs – recevaient une onction, d’où le fait qu’ils sont parfois appelés, dans l’Ancien Testament – dans les psaumes en particulier – « le messie de Dieu ».
Ainsi, lorsque Pierre désigne Jésus par ce terme, nous comprenons que nous sommes arrivés à un tournant de l’évangile. Après tout un cheminement à la suite de Jésus, Pierre l’a enfin compris – et nous aussi je l’espère : Jésus est le Christ. Il est Celui qu’ont annoncé les prophètes, Celui qu’Israël attend et espère depuis des siècles, Celui qui accomplit toutes les promesses.
Mais le chemin pour Pierre et les Apôtres n’est, en réalité, pas fini, car, ce qu’ils n’ont pas encore compris, c’est « quel genre de Christ » est Jésus. Car ce n’est pas un Messie doux et humble, encore moins un Messie crucifié qu’ils attendent et espèrent, mais, bien plus, un Messie triomphant : celui qui va libérer Israël de la domination romaine, et ainsi mettre fin aux injustices et à l’oppression. Or, comme nous le voyons près de 2 000 ans plus tard, ce n’est pas arrivé puisqu’en réalité, les guerres n’ont pas cessé, les injustices non plus ; le mal semble toujours aussi massivement présent, peut-être même plus encore.
Et Jésus, en effet, ne promet pas un tel triomphalisme politique. Au contraire, il annonce ce qui s’apparente à un échec : le rejet, la souffrance, la croix. Car comment aurait-il pu mettre fin au mal sans mettre fin à la liberté de l’homme, mais donc aussi fin à l’amour ? Car sans liberté, il n’y a pas d’amour.
Mais Jésus a inventé un autre chemin pour, « malgré tout », nous sauver de notre égarement, de notre péché et de notre mal. Il est venu, par la croix, prendre place au cœur de toute souffrance. Par sa croix, il est descendu au plus profond de la misère de l’homme. Ainsi, désormais, il n’y a plus de lieu où l’homme est seul, il n’y a plus de souffrance portée seul. Partout, Dieu sera là.
Bien plus, puisque Jésus est au cœur de la souffrance, aucune souffrance n’est désormais vaine, car en toute souffrance, un chemin est ouvert pour rencontrer Jésus, le toucher. Plus rien ne sera jamais perdu, encore moins inutile. Oui, Jésus est partout, en toute joie comme au cœur de toute peine. Alors n’oublions pas de chercher en toute occasion, afin de l’y rencontrer !
Version pdf : Quel Christ ?
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