1er décembre 2024, 1er dimanche de l’Avent
Lien vers les lectures de la Messe
Altérité
Pour nous préparer à accueillir celui qui est Tout-Autre – l’Enfant de la Crèche, Dieu-fait-homme -, peut-être pourrions-nous, pendant cet Avent, nous entraîner à accueillir chacun avec une nouvelle innocence, dans ses différences et ses singularités. Accueillir chacun comme un frère, une sœur, et disons-le, comme un « autre ». Car c’est bien pour la communion dans la différence que nous sommes faits. Et cela, parce que nous sommes à l’image de Dieu.
Dieu, en effet, parce qu’il est Trinité, est communion des personnes, unité dans l’altérité. Pourtant, aucune des personnes divines ne se différencie par ses qualités – puisque chacune est pleinement Dieu : c’est donc par leurs relations qu’elles se distinguent. Autrement dit, aucune ne serait différente si elle n’était en relation avec les autres. L’altérité est donc constitutive de l’unité : elle ne la menace pas, mais, au contraire, elle la rend possible.
Or, parce qu’il est image de Dieu, l’homme doit refléter cette communion et altérité qui existent en Dieu. Nous ne serons donc pleinement humains que si nous permettons à l’autre d’être autre, tout en demeurant en communion avec nous. Qu’il puisse être autre, non pas seulement par ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est.
Mais, puisque la communion en Dieu s’est révélée lors de l’agonie dans son altérité la plus radicale – « Non pas ma volonté, mais la tienne » -, il nous faut découvrir que nous ne serons pleinement rétablis à son image sans porter en notre cœur cette même expérience de la croix, de la kénose, de l’altérité la plus profonde dans la communion avec le Tout Autre. Il s’agit donc de sacrifier notre volonté propre pour la soumettre à la volonté – reconnue bonne – de l’autre, pour que la différence ne se pervertisse pas en division, ni la distinction en distance… car Adam et Eve nous en ont déjà découvert la conséquence originelle : la perte de notre propre unité, et donc la désagrégation et la mort.
Que la contemplation de la tendresse de l’enfant de la crèche nous sauve de nous-mêmes en nous enseignant qu’on ne se sauve pas en se fermant, mais en s’ouvrant, en ouvrant notre cœur à Dieu et aux autres, en sortant au-delà de nos propres limites. Non dans un mouvement infini qui nous perdrait, mais dans un mouvement d’affirmation de l’autre qui nous rend frères de tout homme et fils de Dieu, car image de son Image parfaite.
Version pdf : Altérité
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